Alors, qu'est-ce que la "fête des morts" ? Pour faire simple, c’est un peu comme si les morts revenaient chez eux pour faire la fête ! Les familles installent des autels à même le sol ou sur une table chez eux en privé, ou dans l’espace public (dans la rue, dans les boutiques, dans des salles associatives…), à la mémoire de la personne défunte.
L’autel est couvert d’une nappe ou de papier coloré, décoré sur le devant et sur les côtés, avec des papeles picados (des papiers découpés), représentant des têtes de mort ou des silhouettes de squelette.
Ces autels sont en général ornés d’une photo du disparu, d'objets lui ayant appartenu, de bougies allumées, de copal dans son encensoir et d'une coupelle d’eau bénite...
Sans oublier les fleurs, souvent des œillets d’Inde ou des soucis jaunes ou orange (des fleurs blanches pour les enfants morts sans baptême).
"Le plus grand soin est apporté à tous les aspects des préparatifs car dans l’imaginaire populaire, un mort peut attirer la prospérité (par exemple, une bonne récolte de maïs) ou le malheur (maladie, accident, difficultés financières etc.) sur sa famille selon le sérieux avec lequel les rituels sont accomplis", détaille l’Unesco, qui a inscrit la Fête des morts en 2008 sur sa Liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité.
Un festin pour les morts
Mais ce sont surtout les victuailles qui occupent une large place dans les festivités. Les Mexicains préparent les mets préférés des défunts : des tamales (sortes de papillotes à base de farine de maïs fourrées, salées ou sucrées), des moles (sauces aux piments, chocolat, oignons, cacahuètes et divers ingrédients qui accompagnent des plats de viandes), des haricots noirs, du chocolat chaud, du café épicé, des fruits... Et une petite bouteille de mezcal ou de tequila !
Les jours précédant les festivités, les boulangers et les confiseurs préparent des "calaveras" (des crânes en sucre ou en chocolat), le "pain des morts" (un pain brioché saupoudré de sucre) ou encore des citrouilles confites dans du sucre de canne roux. Selon la croyance, les morts savoureront l’essence de ces mets... mais ce sont bien les vivants qui les mangeront à la fin des festivités !
Un pique-nique au cimetière
Le 2 novembre, les familles se rendent au cimetière, en traçant un chemin avec des pétales de fleurs et en allumant des bougies pour guider les âmes vers les tombes. A cette occasion, elles nettoient les tombeaux, les parent de fleurs, y déposent des offrandes, avant de transformer le cimetière en aire de pique-nique : on y mange, on y danse, on y chante, on y joue la musique que le défunt aimait !