Le Mag - Turquie


Pamukkale, le "Château de Coton"


Voyage Découverte en Turquie - Pamukkale, le Château de Coton ©

Une véritable œuvre de la nature

Pamukkale est une œuvre de la nature car, oui, c’est un édifice entièrement naturel ! Depuis 6 000 ans, les eaux chaudes  qui s’écoulent sur les pentes de cette colline apportent avec elle du carbonate de calcium qui précipite sur place et forme des couches de calcaire. Au fil des ans, ces couches successives n’ont cessé de s’épaissir, ce qui est à l’origine de cette incroyable montagne blanche qu’est Pamukkale. On comprend alors mieux pourquoi les Turcs ont nommé ce lieu Pamukkale qui signifie littéralement dans leur langue « le Château de Coton ». L’eau qui s’écoule sur la colline de calcaire a peu à peu au fil du temps creusé des bassins en escaliers, vasques naturelles. Depuis le sommet de la colline de Pamukkale, il est possible de descendre à pieds à travers ces vasques qui constituent des escaliers naturels, et de se baigner dans les différents bassins.

 

Hiérapolis, la cité thermale aux eaux curatives

On se doute bien que dans lieu géologique aussi incroyable, l’eau qui s’écoule a des propriétés thermales assez extraordinaires, et c’est d’ailleurs pour cela que non loin de là se trouve une ancienne cité antique, Hiérapolis, fondée au IIème siècle avant J-C par le roi Eumènes II de Pergame en l’honneur de sa femme prénommée Hiéra d’où le nom de Hiérapolis (polis signifie « la cité » en grec).

Les Grecs virent dans Pamukkale une excellente opportunité de créer une ville thermale. C’est ainsi qu’au fil des siècles Hiérapolis devint une station thermale réputée dans le monde antique. Tous les citoyens les plus fortunés s’y rendaient pour profiter des vertus médicinales de l’eau de Pamukkale et soigner des maux plus ou moins graves. Si les eaux thermales de Pamukkale pouvaient se révéler efficaces pour des problèmes mineurs, il n’en demeure pas moins que pour des maladies plus graves dont étaient souvent atteints les citoyens qui s’y rendaient en dernier recours, l’eau n’avait aucun pouvoir magique et ne pouvait guérir tous les maux. Et si une partie des visiteurs repartaient guéris de Hiérapolis, de nombreux autres finissaient par y mourir…Ceci explique l’immense nécropole de la ville de Hiérapolis, qui s’étend sur plusieurs hectares et abritent des milliers de tombeaux.

Turquie - Pamukkale, le Château de Coton ©
Turquie - Pamukkale, le Château de Coton ©

L’immense nécropole de Hiérapolis

L’une des particularités de la nécropole est sa grande hétérogénéité : on y trouve en effet divers types de tombeaux tels que des sarcophages individuels, des tombeaux-temples familiaux, des tumulus, des tombes individuelles… Pourquoi toutes ces formes de tombeaux ? Comme dit précédemment, les résidents de Hiérapolis provenaient de toute l’Europe et du pourtour méditerranéen, et venaient à Hiérapolis pour curer leur maux, mais un bon nombre d’entre eux finissaient par mourir à Hiérapolis, loin de leur contrée d’origine.  Pour respecter leurs dernières volontés et les souhaits de leur famille, ils étaient enterrés selon les traditions et les coutumes du royaume, empire ou région dont ils provenaient d’où la grande hétérogénéité et diversité des formes de tombeaux de cette nécropole originale.

Les tombeaux ont souvent été victimes de pillage au cours des siècles car on avait pour tradition à Hiérapolis de mettre des pièces d’or dans la bouche des défunts, pièces qui étaient destinées à Charon, le passeur des Enfers dans la mythologie grecque, qui fait traverser le fleuve du Styx aux morts dans sa barque. On mettait également dans les tombeaux de petites fioles remplies de larmes humaines, larmes qui étaient recueillies auprès de « pleureuses », femmes engagées par la famille du défunt pour pleurer lors de son enterrement. Après l’enterrement, tous les hommes proches du défunt –amis, familles- devaient se raser la tête en signe de deuil.

Turquie - Pamukkale, le Château de Coton ©
Turquie - Pamukkale, le Château de Coton ©

Hiérapolis, une ville antique à son apogée

En dehors de cette immense nécropole, Hiérapolis accueille de nombreux vestiges.  On y trouve notamment un immense théâtre édifié à flanc de colline, du sommet duquel on a une vue panoramique sur les alentours.

De nombreux vestiges témoignent de l’importance accordée à l’hygiène dans la ville de Hiérapolis, comme par exemple les trois complexes de thermes, deux se trouvant en périphérie et opposés l’un à l’autre et le troisième au centre de la ville. Ainsi, lorsque des visiteurs arrivaient d’un côté ou de l’autre de la ville, ils étaient obligés de passer par les thermes, et aucun étranger ne pénétrait à l’intérieur de la cité sans s’être préalablement laver. Ainsi, la propagation de maladies provenant de l’extérieur était limitée.  Le troisième complexe de thermes au centre servait pour l’usage quotidien des habitants de la cité. Un autre témoignage de l’importance accordée à l’hygiène est la présence d’un système de latrines développé qui, de même, permettait d’augmenter le niveau d’hygiène de la ville.

La Porte Byzantine Nord autour de laquelle se trouvaient de nombreuses boutiques d’artisans établis sous des portiques est relativement bien conservée, de même que la voie Frontinus non loin de là. Au bord de la Voie Frontinus se trouvait autrefois une immense fontaine, la Nymphée du Triton (une nymphée est un type de bassin dont l’eau est considérée comme provenant d’une source sacrée), qui n’atteignait pas moins de 60 m de longueur ! 

Plus loin, on peut apercevoir les bases de ce qui fut une ancienne cathédrale, témoignage de la foi chrétienne qui s’étendit au sein des Grecs. Il existait aussi à l’époque une piscine antique, où les résidents de la cité venaient se baigner pour profiter des vertus médicinales des eaux de Pamukkale. Aujourd’hui, cette ancienne piscine antique a été restaurée et ré-exploitée, et il est possible actuellement de s’y baigner pour les touristes. L’originalité de cette piscine est qu’elle contient des véritables morceaux  de colonnes grecs éparpillés sur son fond…

Turquie - Pamukkale, le Château de Coton ©
Turquie - Pamukkale, le Château de Coton ©

Pamukkale et Hiérapolis constituent un incontournable de la Turquie, et une expérience unique à tenter. Marcher à travers les vasques de Pamukkale semble surnaturel et découvrir les vestiges de Hiérapolis permet de se plonger dans l’histoire de ce lieu incroyable et de s’imaginer des milliers de Grecs peuplant ce lieu des siècles plus tôt, aussi éblouis que nous le sommes  aujourd’hui en tant que visiteurs devant le « Château de Coton » et ses eaux turquoise.

Proposé par : LE VOYAGE AUTREMENT.COM

Autres Articles sur la Turquie

Hommes de foi de confession musulmane Mevlevi, les Derviches Tourneurs doivent leur nom à leurs étranges prières dansantes. Connue sous le nom de cérémonie du Semâ, la danse des Derviches Tourneurs consiste à tourner sur soi-même jusqu'à (...)

Quelques Idées de Voyages en Turquie

De la mer Noire à la rivière de Coruh, un festival de gorges, de cascades, de forêts, de rochers, de torrents et de montagnes verdoyantes encadrent les aiguilles et les crêtes des monts Kaçkar. Les principaux sommets affleurent les 4000 m et (...)
Ce grand voyage archéologique à travers l'Est de la Turquie met l'accent sur des sites et des aspects peu connus de l'histoire de cette région. A Van, près de l’antique Toushpa, s'élèvent les vestiges laissés par l’ancien royaume (...)
Les rapports entre Troie et l’Occident ont servi de toile de fond à la construction des mythes qui ont marqué l’histoire littéraire hellène du Ier millénaire avant Jésus-Christ. De retour dans leurs patries respectives des héros qui (...)