Le Mag - Italie

C'est véritablement au XIIe siècle, lorsque la ville participe à la première croisade, que la puissance maritime de Gênes éclot au grand jour.

La prospérité génoise s'enracine dans son expansion commerciale. Dès la fin du XIIe siècle, la ville contrôle les routes entre les foires de Champagne et le Levant. Elle établit au siècle suivant les premières liaisons maritimes régulières avec les Flandres et l'Angleterre, puis son réseau commercial s'étend progressivement de l'Atlantique jusqu'à la Chine.

L'âge d'or des communes voit Gênes consolider son pouvoir. La ville obtient son autonomie en 1162 et la défend farouchement face aux empereurs germaniques. Elle étend son influence sur la terre ferme, de Porto-Venere à Monaco, afin de sécuriser ses intérêts économiques.

Cette prospérité se reflète aujourd'hui à merveille dans l'architecture de la ville. Les riches familles génoises commencent à ériger de somptueux palais, à l'image de leur puissance. Formé à Rome, l'architecte Galeazzo Alessi joue un rôle central dans le développement d'un style architectural prestigieux, qui deviendra rapidement emblématique de Gênes.

En 1576, la République de Gênes instaure un tout nouveau système d'hébergement public : les Palais des Rolli. Ce décret du Sénat établit une liste officielle de résidences aristocratiques destinées à accueillir les hôtes de marque de la cité. Les demeures privées sont alors transformées en véritables ambassades temporaires.

Les palais sont classés en quatre catégories, appelées "bussoli", selon leur prestige. La première catégorie, réservée aux vice-rois, princes et cardinaux, comprend les somptueux édifices des Strade Nuove. Les catégories suivantes accueillent respectivement les gouverneurs et ambassadeurs, puis les feudataires de moindre importance.

Comme on peut s'y attendre, l'impact sur le développement urbain et architectural de Gênes est considérable. En trois siècles, près de 200 palais de style Renaissance et baroque voient le jour. Le visage de la ville, celui que l'on connaît aujourd'hui, se façonne petit à petit.

Profitez de votre circuit en Italie pour découvrir, dans le centre-ville de Gênes, l'un des monuments les plus connus du pays : la Casa di Cristoforo Colombo. C'est dans cette modeste demeure du XIVe siècle que Christophe Colomb aurait vécu entre 4 et 9 ans. Partiellement reconstruite après le bombardement de 1684, elle demeure l'un des symboles les plus importants des racines génoises de l'explorateur. En effet, la ville, puissance maritime dès le XIIe siècle, s'est vite imposée en Méditerranée et était alors la principale rivale de Pise et de Venise. Son réseau commercial s'étendait de l'Atlantique à la Chine, ce qui permit de façonner une classe de marchands prospères dont la richesse se reflétait dans l'architecture de leurs palais.

Non loin de là, l'on vous conseille de faire un petit détour par le Galata Museo del Mare, plus grand musée maritime de Méditerranée. Installé dans l'ancien arsenal de la République, il permet de mieux comprendre le passé naval de Gênes. Ses 17 salles sur quatre niveaux retracent l'évolution de la navigation, des galères aux transatlantiques. On y trouve notamment une reproduction fidèle d'une galère génoise du XVIe siècle, des portulans anciens, et même une reconstitution du brigantin Anna.