Star planétaire, plat le plus consommé au monde, la pizza est un véritable symbole de la cuisine italienne. Alors forcément, un passage à Naples nécessite obligatoirement un arrêt dans l’une des célèbres pizzerias de la ville. Car c’est bel et bien ici que l’histoire de la pizza a commencé. La pizza telle qu’on la connaît aujourd’hui est apparue au milieu du 18ème siècle dans la cité parthénopéenne. C’est à ce moment-là que des commerçants baptisés alors, « pizzaïolos » ont commencé à voir le jour. La pizza se mange soit dans leur établissement soit dans la rue. Dès cette époque, le plat se veut résolument urbain, destiné principalement aux Italiens contraint de se restaurer à l’extérieur durant leur pause déjeuner. Véritable plat populaire cuisiné à partir de produits simples et peu couteux, la pizza s’impose dès le début comme le plat du peuple.
Et au départ, il faut rappeler que la pizza fut un mets exclusivement napolitain. En effet, tout au long du 19ème siècle, la pizza se consomme uniquement dans la capitale du sud. Grand maitre de la littérature française, Alexandre Dumas raconte à merveille dans ses écrits comment la pizza rythmait à l’époque la vie des locaux. C’est lors d’un séjour à Naples en 1835 que celui-ci découvrit l’engouement pour ce plat. L’ouvrage « Voyage à Naples » réunit tous ses articles relatant ce fameux séjour. Alexandre Dumas y décrit la pizza comme la nourriture du « lazzarone », mot italien désignant les hommes de la classe la plus pauvre du peuple. On apprend que les pizzas se mangeaient à l’huile, au fromage, au lard et même aux petits poissons.
Deux types de pizzas sont particulièrement populaires dans les rues de Naples : la marinara et la margherita. La première se veut particulièrement simple puisqu’elle est composée d’ail, de tomates fraiches et d’huile d’olive. Celle-ci doit son goût unique à la qualité des tomates du sud de l’Italie. Quant à la célèbre margherita, celle-ci est née un jour de juin 1889. Alors qu’elle était en visite à Naples, la reine Marguerite de Savoie voulut gouter à la cuisine traditionnelle de la capitale du sud. En son honneur, le pizzaïolo Raffaele Esposito décida de créer une pizza spécialement pour elle. Il eut alors l’idée de reprendre les couleurs du drapeau italien : du basilic pour le vert, de la mozzarella pour le blanc et enfin des tomates pour le rouge. La pizza margherita est née !
Mais pendant bien longtemps, la pizza est restée un plat mal considéré, associé systématiquement à la misère…le plat du pauvre en somme. Il faudra attendre les années 1960 pour que l’image de ce mets ne soit redorée. Et c’est étonnamment en dehors de ses frontières que ce plat italien a obtenu la reconnaissance. Car dans leurs valises, les immigrés italiens venus s’installer massivement aux Etats-Unis et en France n’ont pas manqué de ramener avec eux leur savoir-faire. Voyant le succès de la pizza au-delà de leurs frontières, les Italiens ont donc commencé à se construire une véritable mémoire autour de ce plat. Un travail de mémoire qui fut récemment récompensé. Et pour cause, en 2017, la pizza est entrée au patrimoine immatériel de l'Humanité de l'Unesco. Rien que ça !
Si la pizza doit son succès à son importation à l’étranger, c’est toujours bel et bien à Naples qu’on peut goûter à la vraie, l’authentique pizza ! Et pour éviter d’entacher les traditions, il est impératif de gouter à la marinara ou à la margherita. Fondée en 1870, la pizzeria Da Michele, surnommée le temple de la pizza, est un passage incontournable dans la cité du sud. Autres adresses à noter pour rester dans l’authentique : Gino e Toto Sorbillo et l’Antica Pizzeria Prigiobbo.