Situé dans le massif du Caucase géorgien, le Touchéti partage ses frontières avec le Daguestan et la Tchétchénie.
Le Mystérieux Touchéti
Une terre de traditions et rituels
Le col « Banski » à 2889m, unique porte d’entrée de cette petite région montagneuse, est enneigé plus de 7 mois par an. Une seule pistedont la construction débuta sous le régime soviétique, après la seconde guerre mondiale, permet un accès véhiculé de Juin à Octobre.
Depuis les familles touches ont migré vers la plaine pour passer un hiver plus confortable. Jusqu’alors, elles vivaient en complète autarcie de leurs chasse, pêche, fromage et autres produits laitiers, sans eau courante ni électricité. Ils ne se sont donc mêlés que très tardivement aux géorgiens des plaines et ont subi des influences des peuples Tchétchènes, Ingouches et Daghestanais.
Ils étaient considérés comme « des montagnards » dont le seul nom effrayait les citadins et ce jusqu’au début du XXème siècle. Non qu’ils aient été des bandits de grand chemin, mais la réputation de certains se répandait à tous les caucasiens.
Pourtant, dans la chaîne caucasique, la communication entre deux peuplades est difficile : Sans parler ici de relief qui participe sans aucun doute au fractionnement de la zone caucasienne, les quelques 120 dialectes tous distincts les uns des autres empêchaient autrefois la compréhension entre deux villages d’une même vallée. Toutes ces communautés montagnardes pourtant si cloisonnées par leur langage ont de grandes similarités.
Toutes ces ethnies étaient (et sont encore) des peuples cavaliers. Ils couvraient des distances insensées avec leur monture pour rejoindre par delà les sommets enneigés leur bien-aimé.
Dans le Touchéti nul ne sait, de mémoire, à quelle période remonte leurs anciennes traditions et rituels issus du paganisme pour la plupart. Ici, le temps et la vie prennent une autre dimension, la journée est rythmée par le soleil et l’argent n’y est d’aucune utilité.
Une histoire tumultueuse
Cette enclave géorgienne fut autonome et sans souverain, seule avec ses héros séculaires, des siècles durant jusqu’à l’arrivée des troupes russes en Géorgie en 1921. Dans leur politique de désenclavement et d’enseignement universel, les soviétiques ont créé dans un premier temps une liaison routière.
Puis pour les inconditionnels touchs se refusant à descendre dans les plaines, une école, une crèche et une station radio ont vu le jour à Omalo, village principal du Touchéti.
Il fut également rattaché administrativement au district d’Axméta situé dans la vallée d’Alazani. Cependant, la lourde machine soviétique ne parvint pas à laisser ses traces dans sa lignée idéologique : Aucuns poste de police, mairie ou bureau officiel ne furent installés dans la région.
Actuellement, une vingtaine de personnes résident encore à l’année sans eau courante ni électricité. Ils vivent en complète autarcie et hivernent, seul pour certains, jusqu’à l’arrivée des bergers au printemps.
AUDREY BOGINI DE CAUCASUS TREK