Le Mag - Croatie

Aux origines de Trogir, se trouvent les traces de la civilisation grecque ancienne. C'est aux alentours du IIIe siècle av. J.-C. que les colons grecs arrivés de l'île de Vis fondent Tragurion, ou "l'île aux chèvres". Située sur une petite île entre la terre ferme et l'île de Čiovo, Trogir dispose d'une position stratégique qui lui permet de contrôler les routes maritimes de l'Adriatique. Ces avantages géographiques n'échappent pas à l'œil avisé des Romains, qui prennent le contrôle de la cité dès le IIe siècle av. J.-C.

Sous l'Empire romain, Trogir, appelée Tragurium, connaît une importante expansion. La ville se développe rapidement, avec l'érection de murs de fortification, de bains publics, de forums et de nombreuses autres constructions typiques des villes romaines.

Avec le déclin de l'Empire romain, Trogir passe successivement entre les mains de divers peuples, dont les Goths et les Byzantins. Malgré ces changements de contrôle, elle parvient à préserver son héritage grec et romain, base culturelle et historique pour le développement ultérieur de la ville.

Aujourd'hui, les vestiges des époques grecque et romaine continuent de jalonner les rues de Trogir…

Dès le Moyen Âge, Trogir émerge en tant que centre important d'art et de culture. La ville est placée sous l'égide de la République de Venise en 1420, et entre dès lors dans une ère de prospérité et d'innovation artistique, qui laissera d'ailleurs une empreinte indélébile sur son architecture.

C'est en effet à cette période que la cathédrale de Saint-Laurent sort de terre, même si sa construction prendra plus de quatre siècles à achever. Lieu de culte important, Saint-Laurent est aussi et surtout un véritable chef d'œuvre artistique. Son portail, œuvre du maître Radovan, incarne à merveille l'art roman en Croatie.

Le Château de Kamerlengo mérite tout autant le détour. Érigée au XVe siècle par la République de Venise pour renforcer les défenses de la ville, cette impressionnante forteresse de pierre domine le paysage. On y assiste aujourd'hui à divers événements culturels tout au long de l'année, face à une vue magnifique sur la ville et la mer Adriatique.

Quant aux multiples palais qui bordent les rues de la vieille ville, comme le Palais Ćipiko par exemple, ils illustrent à merveille la prospérité de la cité et son rôle de centre d'innovation culturel et artistique.

Avec le XIXe siècle et le début de l'Empire Austro-Hongrois, Trogir entre dans une nouvelle phase de son histoire. La ville se trouve désormais au sein d'une puissance centrale européenne, une position qui influence largement son développement.

Autrefois valorisée pour sa position stratégique et son port, elle parvient à conserver son patrimoine culturel et historique. La fin de la Première Guerre mondiale et la dissolution de l'Empire Austro-Hongrois apportent de profonds changements : la ville fait désormais partie intégrante du Royaume des Serbes, Croates et Slovènes, plus tard renommé Royaume de Yougoslavie. Cette période marque une croissance économique et un développement urbain accrus.

Le XXe siècle et le début du XXIe siècle apportent eux aussi leur lot de bouleversements socio-économiques et culturels. Après avoir subi le chaos de la Seconde Guerre mondiale et les défis de la guerre d'indépendance croate dans les années 90, Trogir fait aujourd'hui partie des destinations touristiques les plus prisées de Croatie. Et même si elle continue de se développer autour du tourisme, elle ne sacrifie pas pour autant son identité culturelle et historique.

Cette histoire multimillénaire, nous la retrouvons encore à travers les monuments historiques de Trogir qui, chacun à leur façon, nous content les différents pans de l'histoire croate.

Le Palais Ćipiko

Situé face à la Cathédrale de Saint-Laurent, le Palais Ćipiko fut construit par une riche famille noble de la ville. Il représente à merveille l'âge d'or de Trogir au cours de la Renaissance. L'architecture du palais mélange les styles gothique et Renaissance, et l'entrée principale est ornée d'un remarquable portail de style gothique tardif.

La Loggia et la Tour de l'Horloge

Adossée à la Tour de l'Horloge, la Loggia était autrefois le cœur de la vie publique de la ville, un splendide exemple d'architecture gothique et Renaissance. Juste à côté, la Tour de l'Horloge offre une vue panoramique sur la cité et les îles environnantes.

Le Monastère de Saint-Nicolas

Profitez de votre circuit en Croatie pour vous promener dans les ruelles étroites de la ville et prévoyez une escale au Monastère de Saint-Nicolas, un monastère bénédictin datant du XIe siècle, qui abrite un remarquable relief romain représentant le dieu Kairos, dieu grec du moment opportun.

Le Marché de Trogir

Impossible de visiter Trogir sans un passage par le marché local. Ici, l'histoire se mêle à la vie quotidienne alors que les vendeurs proposent des produits locaux, des fruits de mer frais aux fruits et légumes cultivés dans la région. Un plongeon immersif dans la culture dalmate !

La Tour Saint-Marc

Sur la pointe de l'île de Čiovo, face à Trogir, se trouve cette superbe tour qui, bien que largement en ruines aujourd'hui, offre une vue imprenable sur Trogir et les îles alentours. La forteresse fut construite par la République de Venise dans le but de défendre la ville contre les attaques ottomanes.