Seule véritable station balnéaire du Cambodge, Sihanoukville conserve malgré l'afflux touristique une certaine splendeur.
Plages ensoleillées, sable aux reflets dorés, cocotiers regorgeant de fruits murs et douces odeurs émanant de l’eau salée, cette station prisée du monde entier n’est pas avare de merveilles.
A la différence de Kep, qui a perdu elle de sa splendeur d’antan, Sihanoukville demeure plus animée et attrayante d’un point de vue touristique et hygiénique malgré son maigre caractère d'authenticité … La ville, située à 230 km au sud de Phnom Penh, connait une relative prospérité. Aménagée à la mode occidentale, elle jouit d’un cadre magnifique et, depuis plusieurs années, attire aussi bien les touristes que les locaux.
Sihanoukville, Un Paradis dans le Golfe de Thaïlande
Un Peu d’histoire…
Sihanoukville fut anciennement appelée Kompong Som, région qui constitue l’une des nombreuses provinces découpant le royaume du Cambodge. Elle doit son nom et sa renommée au roi père des cambodgiens Norodom Sihanouk, qui supervisa le projet d’aménager la ville autour du port de l’actuelle « Sihanoukville ». Le roi « Père de la Nation » régna sur le royaume entre 1944 et 1951 puis de nouveau entre 1993 et 2004, il fut promu au statut suprême auquel aucun roi du Cambodge n’avait eu accès après le déclin d’Angkor aux alentours du XVe siècle, notamment par le fait qu’il a été un des facteurs à l’origine de l’indépendance du pays vis-à-vis de la France en 1953.
Fils de la famille royale des Norodom, Sihanouk, s’il demeure le roi le plus renommé dans le cœur des khmers, lorsqu’il naquit en 1922, il ne fut pourtant pas prédestiné au trône. Malgré lui, on le couronna en 1941 alors qu’il n’avait pas terminé ses études, à peine âgé de 19 ans. Ce titre l’obligea de nouveau à envisager sa perspective d’avenir puisqu’il se sentait plus à l’aise dans le domaine de la politique de son pays. Pour cela il abdiqua en 1955 afin de se tourner aux débats politiques au cœur de l’actualité et la même année de son renoncement au trône, il remporta tous les sièges au Parlement. Il assurait ainsi la prospérité du Cambodge auquel la nation l’avait identifié.
Cependant il finit progressivement par perdre la considération que lui vouait son peuple tandis que le pays restait impliqué inéluctablement dans la guerre du Vietnam. L’assemblée nationale le destitua de ses fonctions le 18 mars 1970, ce qui força son exil précoce vers Pékin où il créa une alliance avec les communistes. Par la suite il acquit une puissance dangereuse et revint à la tête du nouvel Etat du Kampuchéa démocratique après la victoire des khmers rouges le 17 avril 1975.
Toutefois il se retira un an plus tard et fut prisonnier des khmers rouges jusqu’au début de 1979 qui marqua son renvoi à Pékin. Il ne refit plus surface pendant longtemps, jugé « traitre » par son propre peuple, encore sous l’emprise du régime dictatorial. Malgré son acte de « traitresse », alors qu’il aurait pu atténuer les choses en regagnant le Cambodge dans son bon droit, il tenta néanmoins de se refaire couronner dans son pays natal ce qui démontra sa perpétuelle démesure.
et pour approfondir...
Finalement, il entama sa seconde période de règne du Cambodge à partir de 1993 mais abdiqua en octobre 2004 afin de laisser place à son fils prédécesseur, Sihamoni, roi officiel du Cambodge au XXI. Sihanouk mourut en 2012 mais reste le dernier de la lignée des « dieux rois » qui régnèrent tour à tour sur Angkor.
Ainsi, la ville urbaine de Sihanoukville reflète l’image de la puissance de ce dieu roi qui connut une existence mouvementée. La ville portuaire située sur à l’embouchure du Golfe de la Thailande, émergea dès 1950 pour devenir le point effervescent des anciens échanges commerciaux qui liaient à l’époque le Cambodge au Vietnam via le delta du Mékong.
En effet, le port dont les premières fondations furent posées en Juin 1955, était le seul port en eau profonde du royaume ce qui valait à la ville un atout majeur qui la propulsa au plus haut statut commercial et économique.
Toutefois ce port devint pendant la guerre du VietNam un port militaire intensif et après 1970, il fut mis au service des Etats-Unis, en collaboration avec le régime du célèbre général Lon Nol qui luttait contre le communisme. Ainsi, le port fut l’un des derniers lieux évacués par l’armée américaine après l’invasion des khmers rouges en 1975 mais après la chute du régime en 1979, Sihanouk reprit de l’ampleur et avec l’ouverture des marchés en 1999, l’endroit s’inscrivit en tant que principal facteur de la croissance économique du royaume khmer.
Sihanoukville Moderne… "LA" station balnéaire du Cambodge
La petite cité provinciale est, depuis, vouée à un développement touristique majeur. Aménagée sur une petite péninsule, ce sont ses plages qui charment l’ensemble de la population à la recherche d’un cadre éloigné de la campagne. La péninsule fait aussi le bonheur des touristes qui viennent profiter des diverses activités, soirées animées et plongée autour des iles luxuriantes, se dessinant à la surface d’une eau turquoise paradisiaque. La ville se découpe en trois quartiers majeurs.
Le centre-ville est le poumon de la bourgade. S’il se situe relativement éloigné des plages, il regroupe toutefois l’ensemble des activités commerciales. Il abrite un certain nombre d’hôtels et restaurants luxueux mais entretient également une étroite liaison avec la vie locale à l’intérieur du marché central notamment. On peut enfin y trouver des stations de bus et plusieurs moyens de transports facilement accessibles à tous.
Le second quartier est celui de Victory Hill. Situé au sommet de la petite colline, l’endroit populaire regroupe une série de petits restaurants, d’hôtels et de « guesthouses » aux prix variables sans compter plusieurs monuments de l’Indépendance et bien évidemment des plages somptueuses notamment celle de Victory où la petite plage d’Hawaî, cette dernière est surtout fréquentée par les routards.
Maos au-delà du balnéaire quelques perles à découvrir
Enfin, le quartier d’Ocheuteal dont le centre est serti d’un rond-point aux lions d’or, est sans doute le lieu le plus propice pour admirer les plus belles plages du Cambodge. "Ocheuteal Beach", "Sokha Beach", "Independance Beach", sans oublier "Otres Beach" : elles sont toutes sans contester d’une splendeur inégalée. Il est fortement agréable de jongler entre ces différentes plages car chacune offre des paysages uniques et leur sable, aussi agréable pour la vue que pour les pieds, s’étendent sur un éventail de couleurs nacrées …
La ville jouit également de plusieurs iles verdoyantes situées au large de ses côtes non loin des massifs de coraux propices aux excursions maritimes. On en dénombre une douzaine, certaines sont facilement accessibles tandis que d’autres requiert parfois plusieurs heures de bateau avant de pouvoir les atteindre mais le trajet en vaut largement la peine. Bien souvent les iles les plus éloignées sont également les plus époustouflantes et il est d’autant plus agréable de coucher dans l’un des petits hôtels de charmes privatisés afin de veiller à la belle étoile, en famille, entre amis où pour un diner romantique à la lueur des braises d’un feu de camp… : une ile déserte à partager en famille que rêver de plus ? et le choix demeure exhaustif : Koh Russei, Koh Rong, Koh Rong Samlon, Koh Tang, Koh Pos , Koh Dek Koul : il ne reste plus qu’à se laisser tenter, à la découverte de leur charme unique…
Enfin, le coté culturel et religieux demeurent très importants dans la ville riche en structure bouddhiques. On comptait 27 pagodes au cœur de la cité en 2004 tandis que la ville était le refuge de plus de 1918 moines accrochés à leur religion.
Parmi les plus célèbres se détachent tout de même& ; Le "Wat Chotynieng" également dénommé "Wat Leu" est situé sur le sommet de la colline qui domine la ville. Sa construction fut dédiée au patriarche suprême et leader bouddhiste cambodgien Le Prince-Choum Nath (1883-1969).
Le "Wat Krom" que l’on appelle aussi "Wat Utynieng" est quant à lui dédié à une divinité sud du Cambodge nommée Yeay Mao et considérée comme protectrice des chasseurs et des voyageurs. La Pagode Ream est située près de la base navale de Ream s’inscrit également dans le triangle culturel incontournable de la bourgade.
Mais si Sihanouk abrite quantité de pagodes, elle témoigne également de la diversité des groupes religieux minoritaires dans le pays comme les animistes, protestants, catholiques et musulmans. L’Eglise Saint Michel édifiée en 1960, ou la Mosquée Iber Bikhalifah sont de bons exemples de l’ouverture d’esprit du peuple bouddhique.
Pour résumer, Sihanoukville mérite que chaque touriste lui consacre de son temps, de sa patience, et le coût nécessaire même pour une seule journée car, en retour, cette perle du Royaume Khmer offre bien plus qu’un simple souvenir…
LE VOYAGE AUTREMENT.COM