Depuis le 19e siècle et la redécouverte de Petra, en Jordanie, la civilisation nabatéenne n'a eu de cesse de fasciner. Partagés entre l'Arabie Saoudite et la Jordanie, les Nabatéens étaient un peuple arabe de commerçants, liés aux Romains mais largement autonomes. De l'ancien royaume nabatéen, l'Arabie Saoudite a conservé de nombreuses traces, dont des cités parfaitement préservées, des tombes et des monuments archéologiques fascinants. Direction l'oasis d'Al Ula, un véritable musée à ciel ouvert situé dans le nord-ouest du pays et divisé en différents quartiers.
Rencontre avec la civilisation nabatéenne dans l'oasis d'Al Ula
Centre historique d'Al Ula, plongeon dans le passé arabe
C'est généralement le premier quartier que l'on découvre en arrivant dans l'oasis. La vieille ville d'Al Ula dévoile un vaste labyrinthe de ruelles bordées des vestiges de maisons en terre crue, de petites boutiques et d'ateliers. Au 12e siècle, le site servait aux commerçants et aux pèlerins venus de Damas. C'est également ici que les premiers géographes et historiens arabes commencèrent leurs travaux de recherche, notamment le célèbre explorateur Ibn Battûta. Dans cette région verdoyante et fertile, l'on découvre tout le savoir-faire passé et les anciennes techniques de gestion de l'eau, et notamment d'irrigation.
Véritable ville fantôme, Al Ula témoigne de près de 12 siècles d'occupation et d'histoire.
Hegra et les tombeaux nabatéens monumentaux
C'est au nord-ouest de l'Arabie Saoudite, à environ 200 kilomètres de la mer Rouge en plein cœur de la vallée d'Al Ula, que l'ancienne cité nabatéenne d'Hegra dévoile ses trésors millénaires. Celle que l'on surnomme "l'autre Petra" est surtout réputée pour ses anciens tombeaux, sculptés dans la roche et préservés à la perfection. Classée à l'UNESCO, Hegra jouit d'une position géographique stratégique, à la croisée des routes de l'encens et de la soie.
C'est ici que se trouve le site archéologique le plus important de l'Arabie Saoudite : un ensemble de tombes monumentales bâties au 1er siècle de notre ère au cœur des falaises de grés, et pour la plupart décorées d'inscriptions et de dessins.
Après des millénaires d'abandon, Hegra ouvre de nouveau ses portes depuis quelques années. Et c'est notamment grâce à elle que l'Arabie Saoudite reçoit un nombre croissant de touristes. La cité dévoile, au cœur de ses trois kilomètres de remparts, une vaste ville autrefois habitée d'une dizaine de milliers d'habitants. Sa taille et sa localisation en faisaient à l'époque la deuxième capitale des Nabatéens après Pétra. Aujourd'hui encore il est possible d'admirer son immense nécropole bâtie dans la roche et habitée de dizaines de défunts momifiés.
Mais le clou de la visite d'Hegra consiste sans conteste à découvrir ses 111 tombes monumentales, dont le célèbre Château solidaire, parfaitement représentatif du savoir-faire nabatéen en matière d'architecture. Ce tombeau de plus de 20 mètres de haut abrite une étonnante frise à gradins en forme de triangle évidé.
Dadan, ancienne cité nabatéenne
Capitale de l'ancien royaume de Lihyan, Dadan fut durant de nombreux siècles un carrefour majeur pour le commerce de l'encens. On y découvre un immense espace archéologique, en cours de fouilles, et donc encore assez peu lisible pour les amateurs. Toutefois, de nombreuses pièces telles que des autels et des statues témoignent à la perfection de différents cultes préislamiques.
Il suffit de parcourir quelques kilomètres depuis la ville d'Al Ula pour tomber sur les ruines de l'antique cité de Dadan, mentionnée à plusieurs reprises dans la Bible. Encore partiellement enfouis, les vestiges du royaume biblique de Dadan se trouvent encore largement en dehors des itinéraires touristiques. Sur place, difficile de trouver des informations, mais l'atmosphère empreinte de mystère suffit à elle seule à apprécier la visite.
Jabal Ikmah, la bibliothèque ouverte
Au cœur des paysages désertiques et baignés de soleil de l'oasis d'Al Ula, se trouve un site historique incontournable en Arabie Saoudite : Jabal Ikmah. Ses multiples inscriptions gravées dans les rochers témoignent du rôle de la ville sous le royaume nabatéen. Les visiteurs s'arrêtaient autrefois ici pour faire des offrandes et écrire sur la roche sur leur chemin pour la ville d'Al Ula, dans l'espoir que leurs gravures traversent les âges et que l'on se rappelle de Jabal Ikmah. Objectif largement atteint, puisque ce site majeur mérite à lui seul un voyage en Arabie Saoudite.
Il suffit en effet d'observer ses roches gravées pour se retrouver propulsé plusieurs millénaires dans le passé, à imaginer les hommes et les femmes qui dessinèrent ces animaux, ces instruments de musique et ces êtres humains. Il ne faut pas hésiter à se perdre au cœur des rochers et à passer du temps à les observer pour découvrir quelques trésors bien cachés et tenter de déchiffrer les inscriptions.
L’horizon nabatéen, village creusé dans la pierre
Autre quartier incontournable d'Al Ula : l'Horizon nabatéen. On y découvre un ancien village entièrement bâti à-même la roche, adossé aux falaises d'Hegra. Cet ensemble d'actifs culturels incarne à merveille les spécificités de l'architecture nabatéenne. Parmi les vestiges, un théâtre en plein air attire l'attention. Monumental et bien conservé, il plonge les visiteurs plusieurs millénaires en arrière.
L'Horizon nabatéen abrite également un monument bien plus récent, mais tout aussi intéressant : la salle de concert Maraya. Cette gigantesque construction artistique est le plus grand bâtiment recouvert de miroirs au monde. La salle Maraya, dont le nom signifie "miroir" en arabe, est entièrement recouverte de panneaux réfléchissant les paysages désertiques tout autour d'elle. Le monument change ainsi d'allure au gré de la météo. Dans ce site de 5000 m2, il est possible d'assister à des expositions interactives, à des représentations de théâtre immersives et à des spectacles d'art cinétique. Rarement l'art et l'histoire ne se seront aussi bien conjugués…
Très largement méconnue à l'image du pays qui l'abrite, l'oasis d'Al Ula n'a pas encore dévoilé tous ses secrets. Il ne faudra pas hésiter à faire appel aux connaissances et à l'expérience d'une agence de voyage locale en Arabie Saoudite pour tenter d'en percer certains mystères. Car le plus grand site historique d'Arabie Saoudite et ses cinq quartiers fascinants pourrait bien, ces prochaines années, devenir un site touristique prisé.
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