Le Mag - Namibie

Tout commence en 1908. C'est cette année-là que Zacharias Lewala, ouvrier ferroviaire, découvre un diamant dans le désert du Namib, près de Lüderitz. Cette découverte fortuite attire rapidement l'attention des colons allemands, qui affluent pour exploiter cette ressource précieuse. En quelques années, Kolmanskop devient un centre minier prospère et produit jusqu'à 11% de la production mondiale de diamants en 1912. Durant son âge d'or, la ville connaît un développement fulgurant. Les infrastructures modernes s'y multiplient : un hôpital équipé de l'une des premières machines à rayons X en Afrique, un casino, une salle de spectacle, et même une fabrique de glace !

Même si elle est située dans un environnement hostile, la ville devient un symbole de richesse et de modernité et accueille jusqu'à 1 200 habitants. Mais dès 1928, l'épuisement des ressources locales et le déplacement des activités minières entraînent un exode massif. En 1956, la ville est complètement abandonnée et laisse place aux dunes de sable qui envahissent progressivement les bâtiments désertés.

Aujourd'hui, Kolmanskop est devenue une attraction touristique phare pour les voyageurs du monde entier.

À son apogée, Kolmanskop connût une prospérité tout à fait exceptionnelle, mais aussi d'importants contrastes sociaux entre les colons allemands et les travailleurs locaux. Les colons allemands vivaient dans le luxe et profitaient d'infrastructures d'une modernité rare pour l'époque. Les maisons étaient construites avec des matériaux importés d'Allemagne, et l'eau potable était acheminée depuis l'Afrique du Sud, à plus de 1 000 kilomètres de distance ! Les colons profitaient également d'activités culturelles : opéras, spectacles européens, représentations de Noël…

En revanche, les travailleurs locaux vivaient dans des conditions bien plus précaires. Ils étaient logés dans des baraquements éloignés de la ville principale et soumis à des conditions de travail rigoureuses dans les mines de diamants. Les populations locales étaient souvent déplacées pour faire place aux opérations minières, et leur accès à la zone était strictement contrôlé. Des inégalités inhérentes à l'époque coloniale, alors que les richesses naturelles profitaient principalement aux colons européens.

Depuis les années 1980, la ville a été redécouverte et transformée en site touristique. Elle attire plus de 35 000 visiteurs chaque année ! Disponibles en anglais et en allemand, les visites guidées permettent aux touristes de plonger dans l'histoire de cette ancienne cité diamantifère. Mais ce sont surtout les photographes qui s'y déplacent en masse. Il faut bien avouer que les paysages désertiques et les bâtiments envahis par le sable sont particulièrement photogéniques ! Ajoutons à cela les jeux de lumière et d'ombre et nous obtenons de fabuleuses scènes de désolation et de décomposition.

Vous avez aussi la possibilité d'obtenir un permis spécial pour photographier le site en dehors des heures d'ouverture, notamment au lever et au coucher du soleil. Le village est alors quasi désert !

Aujourd'hui, tout est fait pour assurer la conservation du site et maintenir l'intégrité des structures malgré l'accès aux visiteurs. Les règles sont donc particulièrement strictes : interdit de prélever quoi que ce soit sur place !

Les visites guidées en anglais et en allemand sont proposées tous les jours de 8h à 13h. Elles permettent de découvrir l'histoire de l'ancienne cité minière et d'explorer ses bâtiments emblématiques, notamment son hôpital et son théâtre. Vous y distinguerez aussi les anciennes habitations, aujourd'hui ensevelies sous le sable.

Parmi les étapes incontournables de la visite, l'on retrouve également le ballroom et le casino, qui témoignent de la vie sociale florissante des colons allemands à l'époque. Ces bâtiments partiellement ensevelis conservent encore des éléments de décoration d'époque. Ne manquez pas non plus la maison du directeur de la mine, située sur la "Millionaires Row", et le musée du diamant, qui présente des expositions sur l'histoire de l'exploitation minière à Kolmanskop et ses impacts économiques et sociaux. Ce musée permet de mieux comprendre l'essor et le déclin de la ville.

Les visites sont incluses dans le prix du permis d'entrée, qui coûte environ 85 N$ pour les adultes.

Pour les photographes qui souhaiteraient obtenir le permis spécial pour photographier le site en dehors des heures d'ouverture, cap sur Lüderitz, la ville la plus proche, située à environ 15 minutes en voiture. C'est ici qu'est vendu le permis.

Attention à bien vous préparer aux conditions désertiques avant votre visite. Apportez suffisamment d'eau, portez des chaussures confortables et fermées et prévoyez une protection solaire à indice élevé.

Le site est facilement accessible en voiture depuis Lüderitz, où vous trouverez également des hébergements pour tous les budgets.