Le Mag - Mozambique

Le parc national de Gorongosa fut réduit en cendres lors de la guerre civile du Mozambique des années 1970 aux années 1990. Près de 90% des espèces de mammifères alors présentes dans la réserve furent décimées à cette période et le développement humain fut stoppé net. En 1992, à la fin de la guerre, les autorités ne dénombrèrent que 30 lions au lieu de 300, 2 zèbres au lieu de 6000 et 30 éléphants contre 4000 auparavant. Les hyènes et les rhinocéros ont quant à eux été totalement décimés, achevés sous les balles des fusils.

Au début des années 2000, le milliardaire et philanthrope Greg Carr, qui a fait fortune dans la Silicon Valley, rencontre l'ancien président mozambicain Joaquim Chissano. Ce dernier lui parle de la situation catastrophique de la réserve naturelle et convainc le milliardaire de s'associer aux autorités locales pour financer l'eau, l'équipement et l'électricité aux habitants de la région. En parallèle, le repeuplement de la réserve est engagé et, même si le parc reste menacé par les tensions politiques, sa restauration est en bonne voie.

C'est ainsi que le Gorongosa est devenu le royaume de l'écotourisme au Mozambique, en associant le bien-être des habitants à la protection des animaux sauvages. Ici, pas de goudron ni de longues files de voitures… La réserve est entièrement sauvage, tout comme les animaux qui l'habitent.

Le parc national de Gorongosa occupe un vaste territoire resté sauvage au fil du temps. Situé sur le Grand Rift formé il y a de cela plusieurs millions d'années, il se compose de grottes, de vallées et de plateaux et possède deux écosystèmes différents, propices au développement d'espèces rares. Vous y admirerez également des rivières, des rapides, des cascades, et le somptueux lac Urema, perdu au beau milieu de la plaine. Le parc compte également une vaste forêt tropicale où un sentier de randonnée permet de partir à la rencontre de plusieurs espèces de primates.

A pied ou en 4x4, les visiteurs ont la possibilité de sillonner le parc en toute tranquillité. Sur la route, les éléphants, les zèbres et les antilopes sont les seuls voisins. Au bord des points d'eau, il aussi possible d'admirer au loin les hippopotames et les crocodiles prendre leur bain. Mais la star du parc demeure sans conteste le lion, symbole d'une Afrique sauvage et préservée. C'est à l'aube ou au crépuscule que le lion se laisse le plus facilement observer, alors qu'il profite de la relative fraîcheur ambiante pour partir chasser.

Avant la guerre civile, le parc comptait plusieurs centaines de lions. Il n'en reste aujourd'hui plus qu'une soixantaine et tout est mis en œuvre pour que l'espèce se développe dans les meilleures conditions possibles. En visitant le parc, chaque voyageur contribue à son échelle à la préservation du lion dans son habitat naturel.

Il n'est aujourd'hui plus possible de visiter le parc de Gorongosa sans guide, et c'est tant mieux puisque s'accompagner d'un expert de la région permet non seulement de rester en sécurité, mais aussi et surtout de tout savoir sur les animaux rencontrés en chemin. Grâce à son isolement et ses écosystèmes uniques, le parc abrite une faune tout à fait unique dont un certain nombre d'espèces indigènes. Peut-être aurez-vous la chance d'apercevoir le caméléon Pygmy et le zèbre Crawshay, deux des espèces qui n'habitent que dans cette région du monde.

Dès lors que l'on décide de visiter le parc de Gorongosa, l'on participe sans même s'en rendre compte au développement de la région. L'argent récolté à l'entrée du parc, lors des visites guidées ou dans les lodges environnants permet de soutenir différents projets, comme l'achat de nouveaux colliers électroniques pour les lions, la création d'une école agricole pour les enfants de la région et l'achat de repas pour les habitants.

Au-delà du safari, le parc permet aussi de se rapprocher des populations locales pour en apprendre plus sur leur mode de vie. À bord d'un bateau, les visiteurs traversent la rivière jusqu'au petit village de Vinho et plongent dans une Afrique rurale et traditionnelle. Accompagnés d'un guide, à travers les champs de maïs, ils partent à la rencontre des paysans, des enfants et des employés du parc. Un bon moyen de découvrir le quotidien des locaux, de goûter aux produits de la région et de ramener de beaux objets d'artisanat en souvenir.

Grâce au projet de restauration du Gorongosa, la vie des habitants de la région continue de s'améliorer et l'argent investi par les touristes a récemment permis de financer la création et l'amélioration d'une école primaire et d'une clinique.
La randonnée représente le meilleur moyen de découvrir les recoins les plus méconnus du parc.

Au Mont Gorongosa, un sentier permet d'accéder à une superbe cascade perdue au milieu de la végétation. Du côté du Grand Rift, de nombreux chemins de marche permettent de profiter de différents points de vue sur la faille. Difficile d'imaginer qu'un jour, toute la région pourrait être recouverte d'eau et former une frontière naturelle entre deux nouveaux continents…