Santa Cruz, la ville la plus peuplée de Bolivie
Il est difficile de croire que la ville est passée de 18 000 habitants en 1910 à 1 600 000 habitants aujourd'hui. Et pourtant, cette croissance exponentielle est bien réelle et, liée au développement économique de la région, elle a aussi façonné l'urbanisme actuel de la ville. Envie de connaître la Bolivie du futur ? C'est sans doute à Santa Cruz qu'il faut aller !
Des début prometteurs, vite enterrés
Quand Ñuflo de Chavez fonde Santa Cruz de la Sierra en 1561, il a en tête les territoires à l'Est, qu'on dit riches de toutes sortes de trésor. Mais l'Eldorado reste un mythe, et les populations indigènes locales ne sont guère coopératives. Las, les Espagnols doivent quitter les lieux (les ruines de la ville de Santa Cruz la Vieja subsistent de nos jours), et rejoindre un autre bourg situé à plus de 200 km, San Lorenzo. Étonnamment, c'est le nom de Santa Cruz qui est conservé, aux dépends de celui de San Lorenzo.
Mais l'union des forces espagnoles n'est pas suffisante pour relancer la ville ; les dimensions restent modestes, et la population n'atteint et dépasse les 10 000 habitants qu'au cours du 19ème siècle. La faible altitude (416 m) et le climat chaud et subtropical ne suffisent pas à séduire de nouveaux arrivants.
L'explosion démographique du 20ème siècle
Paradoxalement, c'est peut-être la rareté de la main d’œuvre présente qui a été à l'origine de l'augmentation subite de la population : pour entretenir et travailler les gigantesques parcelles agricoles mises à leur disposition, les familles se devaient d'être les plus nombreuses possible. Il n'était donc pas rare de voire 6, 7 enfants ou plus aider leurs parents.
La facilité à trouver des terres à aussi attirer des Boliviens venus d'autres provinces, et quelques Européens. Et le développement des hydrocarbures n'est pas non plus étranger à l'essor démographique et économique très récent.
Une Bolivie à plusieurs vitesses
Bien entendu, de tels bouleversements ont transformé en profondeur la ville. Les quartiers riches se sont constitués sous formes d'enclaves ultra-sécurisées, tandis que la pauvreté continue de sévir en périphérie de la ville. Une classe moyenne émerge peu à peu, symbole d'un pays en mutation.
L'architecture est très variée, avec des créations originales récentes, mais aussi un vieux centre colonial charmant : les places et avenues sont entourées d'arcades, et les églises typiques aux façades claires, roses ou beiges apportent de la verticalité. À ne pas manquer : la Place du 24 septembre et la Basilique Mineure de San Lorenzo, ainsi que le Parc zoologique de Santa Cruz, consacré à la faune endémique sud-américaine.
Notons enfin que Santa Cruz dispose d'un réseau de transport international intéressant, avec des liaisons ferroviaires vers le Brésil et le Paraguay, et un aéroport international de premier plan. Il est donc assez facile d'intégrer cette ville à un circuit sur mesure en Amérique du Sud.