mag-introAu nord-ouest du Parc National Kruger en Afrique du Sud se trouve Selati, un véritable havre de paix et l’un des derniers endroits de la planète où la nature est encore reine. Cette réserve se dédie entièrement à la protection et sauvegarde de la faune et flore africaine aujourd’hui menacées de toute part par la chasse, le braconnage, la perte des habitats naturels au profit de l’extension des parcelles agricoles et des activités anthropiques. Selati met également un point d’honneur à protéger l’ensemble des organismes qui y vivent, que ce soit les grands mammifères les plus emblématiques du continent africain comme les éléphants et les lions, ou bien les plus petits insectes comme les termites qui, même s’ils sont moins emblématiques, sont tout aussi essentiels au maintien et à la préservation des écosystèmes.
Selati, la Véritable « Wilderness » Sud-Africaine
Des mines d’or à la protection animale
Le nom de Selati provient de la rivière éponyme qui traverse la réserve et permet l’existence d’une riche biodiversité dans une région où l’eau est plutôt rare. Le nom de la rivière « Selati » provient lui-même du nom d’un ancien champ de mines d’or qu’abrita la région. En effet, en 1888, un explorateur européen, French Bob, découvrit des gisements d’or dans cette région et plusieurs mines ouvrirent donc à la suite de cette découverte, entrainant une mini ruée vers l’or dans ces terres reculées. Le lieu fut alors nommé les « Champs d’or de Selati » (ou « terrains aurifères de Selati ») d’après Shalati, le nom de la chef de la petite tribu de Tebula qui vivait là à cette époque.
Après avoir servi quelques décennies à l’extraction de l’or, le territoire fut divisé en plusieurs parcelles et racheté par des propriétaires terriens qui exploitèrent la terre mais l’aridité de cette région en fait un terrain peu favorable à l’agriculture ou à l’élevage de bétail, et les activités agricoles se révélèrent alors rapidement peu rentables. En 2003, l’ensemble de ces propriétaires mirent en commun leur terre pour former la réserve de Selati et décidèrent de dédier cet espace de 30 000 hectares à la protection de la faune, qui constitue le nouvel or du continent africain.
Selati, une réserve sans touristes
Contrairement à de nombreuses autres réserves privées, les touristes n’ont pas accès à Selati, seules des équipes de recherche et l’ensemble du personnel impliqué dans la gestion de la réserve sont autorisés à pénétrer à l’intérieur de ce territoire.
Avoir l’occasion d’explorer Selati est donc une véritable chance et permet d’expérimenter la véritable « wilderness » qui nous tous rêver avec des animaux peu habitués aux touristes, sans être dérangés par les incessants ballets de 4x4 que l’on peut observer certaines grandes réserves africaines devenues aujourd’hui très touristiques….
Que trouve-t-on à Selati ?
La réserve est l’hôte d’une grande diversité de mammifères : on y trouve des éléphants, de nombreux rhinocéros blancs, des girafes, des koudous, des lions, des cobes à croissants et deux autres antilopes très emblématiques : le nyala et l’hippotrague.
Le nyala, de taille moyenne, se distingue surtout par ses spécimens mâles : leurs cornes spiralées, leur large encolure et leur pelage gris foncé parcourus de rayures blanches verticales en font un animal imposant et resplendissant, très apprécié par les touristes et tous les amoureux de la nature. Rares dans la plupart des autres réserves africaines, les nyalas sont présents en abondance à Selati où ils sont vus quotidiennement.
L’hippotrague est tout aussi sublime : plus massif que le nyala, son pelage noir de jais contrastant avec le marquage blanc de sa face, ainsi que ses immenses cornes recourbées vers l’arrière en font un animal impressionnant et somptueux. Selati est d’ailleurs très impliqué dans la protection des hippotragues : la réserve est un centre de reproduction de cette antilope dont des spécimens sont ensuite revendus à d’autres réserves africaines où l’hippotrague a presque ou totalement disparu, principalement à cause de la chasse et du braconnage. Le succès de cet élevage, même s’il peut paraître peu naturel, est indéniable : en 1990, on ne trouvait plus que 4000 hippotragues en Afrique du Sud alors qu’aujourd’hui, plus de 15 000 individus sont recensés.
Une faune et une Flore riches
Mais les grands mammifères ne sont pas la seule richesse de Selati : pour les amateurs d’ornithologie, on trouve plus de 280 espèces d’oiseaux différentes dont on peut entendre le chorus mélodieux au lever et au coucher du soleil. Le Rollier à long brin, exhibant des couleurs vives et chatoyantes, le Pygargue vocifer qui plonge à la surface des étangs pour attraper des poissons dans un mouvement spectaculaire, le Barbican promépic capable de chanter de longues minutes sans s’interrompre un seule fois grâce à un système respiratoire particulier, le Calao Leucomèle, espèce rendue célèbre par Zazu dans le Roi Lion sont autant d’espèces que l’on peut apercevoir et entendre à Selati.
Enfin, Selati accueille également une grande communauté de plantes : les arbres Mopane (Colophospermum mopane) avec leurs feuilles en forme de papillons sont caractéristiques et doivent leur nom aux papillons de l’espèce Mopane dont les chenilles multicolores se développent chaque année sur ces arbres. L’Acacia nigrescens est un autre incontournable de Selati, reconnaissable au premier coup d’œil grâce aux épaisses épines de plusieurs centimètres qui poussent sur le tronc, et qui sont utilisées dans la médecine traditionnelle pour soigner les saignements de nez.
Le raisinier-papier-de-verre (Grewia flavescens ) est une espèce elle aussi très reconnaissable : c’est l’un des seuls arbres qui, au lieu d’avoir des branches rondes, possèdent des branches à forme carrée, aussi surprenant que cela puisse paraître ! Le nom de cet arbre est dû à la texture abrasive de ses feuilles et ses branches carrées sont utilisées comme un instrument de punition dans les tribus locales (les branches sont placées entre les doigts des enfants et sont ensuite pressées par les adultes de façon à écraser les phalanges).
Les endroits comme Selati se font de plus en plus rares dans le monde et bien que la majorité de la population est aujourd’hui sensible aux problématiques environnementales, la faune et la flore africaine reste très menacée et son avenir incertain…
Observer les grands mammifères africains dans leur habitat naturel est un privilège que les futures générations n’auront peut-être pas la chance de connaitre.
Effectuer un safari au cœur des plaines sauvages est une expérience inoubliable alors n’hésitez plus et faîtes de l’Afrique du Sud votre prochaine destination de voyage…
LE VOYAGE AUTREMENT.COM