Le site du monastère semble presque abandonné tant il est calme, et respire la tranquillité. Pourtant, Sanahin est une véritable bourgade, séparée en deux : la partie récente, résidentielle et dont l'architecture est très contemporaine, et le vieux village, à côté, composé de petites maisons en bois traditionnelles et de rues pavées très anciennes. C'est bien entendu du côté du vieux village que se trouve le monastère, un petit peu à l'écart, au milieu d'une vaste prairie. La végétation est venue se nicher jusque sur le toit des églises, et les montagnes constituent une toile de fond agréable. Pour ne rien gâcher, l'endroit ne fait pas l'objet d'un tourisme massif : en fonction de la saison, il n'est pas rare d'être seul à arpenter les lieux, et de ne croiser que quelques villageois venus se recueillir sur place.
Tout comme le monastère de Haghpat dont il est proche à la fois géographiquement et architecturalement, le monastère de Sanahin est inscrit au patrimoine mondial de l'UNESCO en tant que témoigne de l'architecture religieuse arménienne médiévale. En marchant sur le dallage parfois composé de pierres tombales, en levant les yeux vers les voûtes sombres, il n'est en effet guère difficile de se projeter quelques siècles en arrière, à l'époque où Sanahin était un centre intellectuel de premier ordre. L'église principale, le Saint-Sauveur (ou Rédempteur, selon les traductions), est construite selon les plans habituels de l'époque : sa forme en croix et sa coupole sont typiques, et elle est prolongée par un gavit, c'est-à-dire une pièce dans laquelle certaines activités religieuses étaient menées. Plusieurs autres églises, mais aussi une bibliothèque, viennent compléter cet ensemble où la lumière surgit parfois à grand flots, par des ouvertures percées dans les murs épais.
Très typique et pittoresque, mais encore relativement méconnu, le monastère de Sanahin est donc une destination à ne pas manquer lors d'un voyage sur mesure en Arménie.
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