Moxos

Votre chauffeur vient vous chercher à l'aéroport et vous amène à votre hôtel.
Nous débarquons à La Paz par El Alto, de quoi prendre un bain de foule et de dépaysement immédiat !  

Nous partons pour une journée d'exploration de La Paz, ville métissée et contrastée, échantillon d'un pays tout entier.
En survolant les différents quartiers en téléphérique, on s'immisce au-dessus des cours intérieures, des terrasses où sèchent les polleras (grandes jupes typiques de La Paz), les costumes de danse... et l’on découvre les différences sociales de la ville.

Peut-être pourrons nous profiter des fresques murales du cimetière général, un lieu, très animé et coloré. Petit à petit, se dévoilent quelques-uns des géants de la Cordillère Royale, notamment le Huayna Potosi, et en regardant en direction de l’Illimani, son voisin au sommet aplani, le Mururata.

Cette balade nous ouvre l'appétit, et l’on déjeune au milieu des Paceños. Le choix de plats y est riche, et les odeurs de viande grillée à la sauce à l’aji se mélangent à celles des fritures et autres soupes épicées.

On a coutume de dire qu'en Bolivie pas besoin de se rendre dans les musées parce que les cultures et traditions ancestrales sont bien vivantes. Mais pour tenter de nous y retrouver parmi ce pêle-mêle de langues, de peuples et d'histoires, nous poussons les portes du Musef (Museo Nacional de Etnografia y Folklore).

Le musée présente une collection riche et variée retraçant l’histoire des cultures de toute la Bolivie de l’époque précolombienne à nos jours.

Une salle est consacrée aux costumes et coiffes en plumes, une autre aux incroyables masques de carnaval. Derrière ces accessoires étonnants, toges de plumes et masques de fer, nous découvrons une histoire des peuples de l'Altiplano et des Terres Basses étonnante, où les cultures précolombiennes ont fusionné avec l'histoire coloniale et moderne. Au dernier étage du musée se trouvent des parures d'or inca mais aussi une reconstitution étonnante d'un chaman Tsimane trouvé par hasard dans une loma du côté de Trinidad...

Dans une cahute qui semble accrochée au bord de la falaise, un yatiri nous attend. A La Paz il est normal et courant d'aller rendre visite à ces chamans andins. Notre yatiri invoquera la Pachamama pour qu'elle nous guide et nous protège dans l'aventure qui nous attend.

L’aventure commence par un voyage dans le glorieux passé des Andes, dont l’un des centres les plus importants a été Tiwanaku. Cette civilisation dont l’origine remonte au IV siècle av. JC a eu une influence immense, tant au niveau scientifique que technique et religieux. Nous nous promenons dans le temple semi-enterré et demandons l’approbation des immenses monolithes avant de passer la Porte du Soleil et enfourcher nos montures.

Montés sur nos VTT nous quittons Tiwanaku et nous enfonçons dans la campagne du lac Titicaca. Nous roulons sur un chemin de terre, entouré de vastes champs où paissent les vaches et les moutons, mais où l’on remarque aussi une faune sauvage et notamment une grande variété d’oiseaux. Parfois une famille de quatre personnes accommodés on ne sait comment sur une moto arrive à nous dépasser.

Nous arrivons pour le déjeuner dans la maison de German, dans la communauté de Jahuira Pampa. Il nous accueille dans le patio de sa maison, au milieu des chiens et des chats, des poules et des vaches, pour un déjeuner paysan simple et nourrissant. Près de chez lui se ondule une rivière paisible dont les eaux s’écoulent vers le grand lac.
Nous remontons sur nos vélos pour attaquer les choses sérieuses: en effet une côte nous barre la vue du lac, et nous allons venir à bout de ses 200m de dénivelé pour obtenir la récompense de la sublime vue sur le Titicaca, suivie d’une non moins sublime descente vers sa rive.

Nous arrivons au village de Chiripa, centre d’une culture méconnue mais passionnante qui porte son nom, et nous pouvons faire le tour des ruines avant de rendre nos vélos et embarquer dans un bateau. Nous traversons le lac mineur en direction du nord et de la presqu’île de Quewaya, où nous allons passer la nuit.

Don Roberto a déjà relevé ses filets de pêche quand il vient nous rencontrer pour nous emmener vers son site favori, celui de Kala Uta. Ce site qui alimente les légendes locales est en réalité un ensemble de tours funéraires aymara datant d’au moins cinq siècles.

Nous retrouvons notre bateau qui se faufile dans le labyrinthe de totoras, ces grands roseaux qui couvrent les bords du lac. Après une courte navigation nous arrivons à l’île Pariti. Cette petite île où n’habite qu’une poignée de familles aymaras, conserve « le trésor de Tiwanaku ». Et en effet les pièces conservées dans son petit musée sont tout simplement exceptionnelles.

Le lac s’étend sous nos yeux et nous pouvons profiter de ces paysages apaisants en nous dirigeant vers Huatajata, petit village situé au nord du lac mineur, où nous attend Juan Carlos. Il nous accueille dans sa caverne d’Ali Baba où tout est fait de totora: les bancs, les lampes, les chaises… Car Juan Carlos est un expert, et pour cause : ses ancêtres fabriquaient des bateaux en roseaux et son père a même voyagé sur un de ces bateaux jusqu’aux îles Galapagos… En nous racontant ces histoires extraordinaires il nous donne un petit cours d’artisanat. 

Nous reprenons la route jusqu’à Copacabana, le principal port bolivien sur le lac Titicaca. Nous découvrons sa magnifique basilique du XVIIème siècle où est conservée la Vierge Noire, la plus vénérée de toute la Bolivie. 

Aujourd’hui cap sur l'île du soleil.

Nous allons admirer les terrasses pré-incas, aménagées pour l’agriculture, mais également un panorama unique sur l’ensemble de la cordillère Royale! 

Nous visiterons le nord de l’île en atteignant le site archéologique de la Chinkana, ou labyrinthe en langue aymara, lieu vénéré des Incas et qui marque l’endroit où, selon la légende, le Dieu Viracocha fît naître son fils Manco Capac, premier Inca et Mama Ocllo.
Puis nous reprenons le bateau pour découvrir une autre île, bien moins fréquentée.

Doña Esperanza nous ouvre les portes de son royaume, la Isla de la Luna. Cette île minuscule où vit une vingtaine de familles aymara est un haut lieu de l’histoire inca : c’est ici qu’ont vécu pendant des siècles les Vierges du Soleil, prêtresses qui dédiaient leur vie au souverain Inca. Nous visiterons bien sûr les magnifiques vestiges de ce passé glorieux.

Doña Esperanza a des journées bien remplies : elle pose ses filets de pêche, cultive ses champs de pommes de terre et de fèves, s’occupe de sa maison, tisse des bonnets, passe sans cesse d’un côté à l’autre de l’île, qui heureusement n’est pas grande. On s’essaye à la préparation du wallaque, la soupe de poisson qui mijote avec ses épices dans un récipient en terre ? Nous pouvons aussi demander à Esperanza de préparer avec nous une offrande au Qutamama. Nous récolterons ensemble des fleurs et préparerons différents aliments que nous mettrons dans une outre, puis partirons sur un bateau de pêche la donner en offrande aux eaux du lac. Doña Esperanza sourit du matin au soir de ces longues journées de travail, et elle aime partager ses savoirs. Mettons-nous au tissage! Elle nous expliquera la signification des motifs que nous tisserons ensemble. Et si nous avons envie d'un peu d'exercice, un coup de main aux champs est toujours le bienvenu!

On a l’impression d’être sur une autre planète ici, avec le constant remous des vagues, et la cordillère aux sommets enneigés au loin… Ici ni chien, ni voiture ne vient troubler la tranquillité de ce site qui semble figé dans l'éternité par les vierges sacrées.
Notre bateau nous ramène ensuite à Copacabana. Il faut compter environ 1h30 de traversée; de quoi profiter encore un bon moment de l'immensité du lac et de la Cordillère Royale.

Nous quittons Copacabana et le lac Titicaca pour rejoindre La Paz en véhicule privé.

Nous montons jusqu'à La Cumbre (4700 m alt.), point de départ de la fameuse Route de la Mort qui mène aux Yungas et point de départ de notre trek. Nous y retrouvons notre équipe de muletiers et attaquons sans attendre la montée à Apacheta Chukura (4870m). La vue panoramique sur les sommets enneigés de la cordillère vaut à elle seule le voyage. Nous sommes partis pour trois jours de marche sur le chemin précolombien El Choro, la route que les Incas empruntaient pour rejoindre les Yungas.

Le trek se poursuit par une longue descente dans les vallées plongeantes de la Cordillère Royale. Nous traversons les villages de Samaña Pampa et Chukura en sillonnant sur les pavés et traversant quelques cours d’eau. Après environ 6 heures de marche, nous parvenons au village de Challapampa où nous montons notre bivouac.

Nous poursuivons notre descente, laissant les paysages des montagnes andines derrière nous. La végétation est de plus en plus luxuriante, les oiseaux plus nombreux. Nous traversons des rivières sur des ponts de fortune et suivons comme un fil conducteur le chemin pavé construit par les Incas, et donc de longs tronçons sont encore en bon état.

Nous arrivons vers midi au village de Choro où nous faisons une halte. Une succession de légères montées et descentes nous conduisent ensuite jusqu'au village de San Francisco où nous allons passer la nuit.

Le matin, nous traversons la rivière Coscapa puis nous nous attaquons à la "montée du diable" pour parvenir au village de Sandillani en début d’après midi (2000 m alt.). Nous profitons de magnifiques vues sur les montagnes aux chutes abruptes, entièrement recouvertes d'une végétation dense.

Après une descente finale sur des chemins de plus en plus humides, nous terminons le trek à Chairo (1300 m alt.), où nous attend un 4x4 pour nous acheminer à Coroico, la perle des Yungas, où nous goûtons un repos bien mérité.

Repas froid à midi. Dîner libre.

temps de marche : 4h ; dénivelé : +200m / -900m

Vous disposez d'une demi-journée libre pour profiter de la piscine de l'hôtel ou vous balader dans le village de Coroico ou ses alentours.

Coroico est situé dans les Yungas de La Paz, c'est-à-dire au pied des Andes. Si le climat y est humide, la chaleur n'y est pas trop intense. C'est un écosystème unique d'une incroyable richesse, qui invite aussi bien à la promenade qu'au farniente...

Toutes les rivières d’Amazonie prennent leur naissance dans les montagnes des Andes, et Coroico se trouve justement au pied de ces monts majestueux dont les eaux s’écoulent vers le nord. Le fleuve Coroico s’écoule en direction de Caranavi, dans cette région où l’on produit la fameuse feuille de coca. Les Yungas sont la région de culture traditionnelle de la feuille sacrée, et la coca des Yungas est la plus réputée de Bolivie.

Nous enfilons casque et gilet pour descendre en rafting le fleuve. La première partie est relativement agitée, le fleuve fait de longs lacets et certains rapides font monter l’adrénaline. Une pause près d’une cascade est bienvenue pour nous rafraîchir après ces émotions. La seconde partie de la descente est plus douce, le paysage vert défile lentement, on regarde les papillons et les oiseaux sur les rives.

Nous arrivons finalement à une rive où nous laissons notre embarcation pour retrouver la terre ferme. Les rugissements de la rivière laissent la place aux sons réguliers de la forêt tropicale.
distance en rafting: 12km / 3 à 4 heures de descente / parcours classe 2 et 3

Nous prenons une piste qui s'enfonce dans la forêt épaisse des Yungas. Les oiseaux survolent les lacets que forme la piste, perroquets et tojos aux cris étranges. Les papillons décollent parfois en nuée devant nous; car la Bolivie est l'un des pays les plus riches au monde en quantité d'espèces de papillons, et nombre d'entre elles se trouvent dans les Yungas. Certains sont transparents, d'autres si grands comme le papillon empereur, que son vol ressemble à celui d'un oiseau.

Si tous les écosystèmes des basses terres sont gravement affectés par la déforestation et l'usage de pesticides, ce petit territoire des Yungas semble bien protégé, peu peuplé, et les cultures agroalimentaires sont plutôt familiales et respectueuses de la nature. Les habitants d'un caractère tranquille valorisent leur environnement d'une extraordinaire richesse.

Nous arrivons au bout du chemin à un terrain à première vue semblable aux autres, la vue sur les montagnes vertes est magnifique. Les oiseaux semblent avoir choisi ce lieu comme un corridor aérien, car leur ballet est incessant. Les perroquets aux couleurs éclatantes ne sont pas rares... Nous allons nous installer dans ce coin de nature, accueillis par les aimables propriétaires de ce magnifique cafetal. Confortablement installés sur la terrasse de notre maison d'un jour, nous goûtons au spectacle de cette nature préservée.

Nous quittons les montagnes vertes des Yungas pour nous pénétrer dans les vastes plaines du bassin amazonien. La végétation se fait plus luxuriante, les paysages s'ouvrent à l'infini. La température et l'humidité augmentent au rythme des insectes. Il n'est pas rare de voir des renards sur le bord du chemin, ou même un paresseux dans un arbre.

Nous arrivons dans la région des Moxos, une immense zone inondée une partie de l'année, qui a donné un écosystème particulièrement riche. L'eau est omniprésente, les plaines immenses. La région vit essentiellement de l'élevage de bovins, dont la viande est très réputée. San Borja est une des villes principales de la région, qui vit exclusivement de l'élevage. Ses rues ont un vague air de far-west, nous pénétrons dans un univers bien différent, celui du Béni.

Ce matin, nous partons en direction des plantations situées sur les flancs des montagnes. Dans une coopérative paysanne nous allons découvrir toutes les étapes de la production du café, depuis la récolte manuelle des grains et leur sélection minutieuse jusqu’à la tasse que l’on vous sert. Nous nous enivrons de la riche odeur des grains toastés et savourons leurs arômes... 

La région des Yungas est d’ailleurs reconnue pour son café de très grande qualité ; la production y reste familiale sur de petites surfaces. Elle subit cependant la concurrence de la culture de coca, historiquement importante dans la région et qui au fil des années s’est développée de manière considérable.
La coopérative s'est investie dans un projet de reforestation à laquelle nous contribuons à travers cette visite. C'est l'occasion de comprendre la dynamique des cultures paysannes, pour qui la préservation de l'environnement est vitale.
Nous partageons un repas avec nos hôtes, préparé bien sûr avec les produits de la région.  

En périphérie de San Borja, dans une rue poussiéreuse, se trouve le QG des gardes forestiers de la Reserva de Biosfera del Beni (RBB). A les voir en treillis dans leur cour encombrée de matériel on pourrait penser qu’il s’agit de militaires, mais ce sont des civils et ils ne sont pas armés. Rapidement le style martial laisse place à la détente, aux sourires bienveillants. En restant sérieux: nous préparons une expédition, chargeons le matériel, et grimpons dans un pick-up direction la Réserve de la Biosphère du Béni (RBB).

La piste est un mince ruban ocre dans un océan de verdure, où on navigue au gré des profondes ornières. Ici rien n’est figé: la végétation croît à une vitesse vertigineuse, et d’une saison à l’autre les pistes et les paysages ont changé. Nous sommes au cœur du Béni, l’une des régions les plus humides et de ce fait les plus biodiverses du monde. Les couples de perroquets colorent le ciel, les grenouilles échappent de justesse aux pneus du 4x4, les renards ne sont pas rares… et les millions d’autres espèces, invisibles, nous entourent.

Arrivés au camp des gardes forestiers notre commandant nous donne les instructions correspondant à notre mission: nous allons bientôt partir en patrouille sous son commandement. Notre mission sera de faire un relevé des bioindicateurs du parc, c’est-à-dire relever les coordonnées GPS de la présence de certaines espèces animales: caïmans, tortues, pécaris, etc. Nous recevons notre grille d’identification et partons vers le port. Chargement de tout le matériel nécessaire sur le bateau, et voilà notre patrouille navigant sur les eaux du fleuve Maniqui, affluent de l’Amazone.

Nous découvrons cet écosystème extraordinairement riche, où l’eau est omniprésente, recouvrant parfois des superficies de plusieurs dizaines de kilomètres carrés, créant de nouveaux écosystèmes… la vie s’adapte et se régénère, nous en sommes les témoins privilégiés, mais n’oublions pas notre mission, car notre petite action a son importance pour la cause animale.

Des communautés indigènes Tsimanes vivent dans une partie de la réserve. Enfants de la forêt qu’ils connaissent comme personne, ce sont des acteurs majeurs de la gestion des parcs naturels. Ils sont semi nomades et établissent leurs campements sur les rives des rivières. Nous monterons le nôtre à leurs côtés, sans les envahir, et pourrons recueillir de précieuses informations pour notre mission.

Nous quittons la Reserva Biologica del Beni et reprenons la route asphaltée jusqu'à San Ignacio de Moxos.

En sortant de la tente l’intendance s’organise: chacun a son rôle à jouer pour préparer les repas. Nous le partageons volontiers avec les Tsimane, qui peuvent nous apprendre quelques mots de leur langue avant de repartir.

Le parc est dirigé par un personnage extraordinaire, Marcos Uzquiano, surnommé El Tigre Gente, l’Homme Jaguar. Cet ancien garde forestier a été expulsé du parc Madidi parce qu’il en dénonçait la destruction et les pollutions terribles causées par l’exploitation minière illégale. Il a également démantelé un réseau de trafiquants de canines de jaguars. Si nous avons de la chance il pourra nous accompagner et nous raconter son combat pour les jaguars.

Continuant notre mission, nous retournons vers le campement, où nous déchargeons le matériel et faisons un rapide compte rendu avant de nous préparer à passer dans la zone 2 du parc. Pour cela nous remontons dans le pick-up et contournons le parc pour entrer à un autre campement.

Notre mission va se poursuivre sur un moyen de locomotion adapté à cette savane humide: le cheval. Nous partons patrouiller entre les hautes herbes et en particulier les “îles de forêt”, lointain héritage des Moxos où se concentre la faune sauvage. Peut-être irons nous patrouiller jusqu’à la Lagune Normandia et profiter ainsi de son coucher de soleil qui semble enflammer ses eaux.

Nous quittons la Reserva Biologica del Beni et reprenons la route asphaltée jusqu'à San Ignacio de Moxos.

San Ignacio était encore jusqu’à récemment pratiquement coupée du reste du pays. Les inondations empêchaient la circulation la moitié de l’année, l’autre moitié les pistes comptaient parmi les pires d’Amazonie. La route qui vient d’être inaugurée permet de découvrir ce joyau caché des missions jésuites, dont seuls les spécialistes connaissaient l’existence.

La mission elle-même est un bijou d’architecture jésuite, où l’on voit bien l’influence des savoir-faire indigènes. Sa façade colorée et ses colonnes de bois précieux résonnent chaque jour des chants des fidèles : l’héritage jésuite se fait sentir. Son musée nous permet de comprendre mieux l’histoire de la région, et avec un peu de chance nous pourrons même admirer les fameuses partitions récupérées dans la forêt.

Les musées ne sont qu’une introduction au monde bien vivant de San Ignacio, et nous allons avoir le privilège de rencontrer quelques-uns de ses plus illustres représentants: le luthier de la ville qui a eu l’idée de décorer ses instruments avec de la poudre d’os, le Cacique du groupe autochtone des Judios, qui nous initiera aux étranges musiques des Mojeños…

Nous assisterons au ballet incessant des motos sur la grande place, pourrons discuter avec les spécialistes de la musique moxeña, goûter aux spécialités locales… San Ignacio de Moxos nous plongera pendant cette journée dans ce mélange unique mêlant l’héritage complexe des missions jésuites et une ambiance des plus décontractées. 

Nous arrivons au Rio Mamoré, l'un des principaux affluents de l'Amazone. Pour qui n'a jamais vu de fleuve amazonien, la découverte de cette artère vitale pour tout le continent est un choc. Le cours du Mamoré peut faire plusieurs centaines de mètres de large, en saison des pluies il charrie des millions de tonnes de sédiments sur l'immense territoire qu'il traverse. Ses eaux naissent des Andes bien sûr, son cours est de plus en plus puissant à mesure qu'il va vers le Nord. Ce fleuve est un univers à lui tout seul, et les nombreux peuples indigènes qui vivent sur ses rives l'identifient comme leur territoire, leur foyer. L'innombrable faune qu'il fait vivre en fait partie.

Nous embarquons à bord d'un navire qui nous attend dans un minuscule port de cet immense fleuve. C'est une sorte de paquebot mais pour 10 passagers seulement. Les espaces sont réduits bien sûr, mais les chambrées confortables, la table est dressée sur le pont avec élégance, on peut admirer les rives du fleuve défiler lentement, en tentant de repérer singes et oiseaux dans les arbres.

Différents espaces permettent de jouir pleinement de la traversée. Les hamacs du pont arrière, les chaises longues du pont supérieur, les excellents petits plats que nous sert la cuisinière en toque sont autant de plaisirs que l’on savoure en admirant la nature sauvage. Nous voilà partis dans une grande traversée, au rythme lent du Rio Mamoré.

Nous naviguons vers le nord sur les eaux du Rio Mamoré, à la croisée de plusieurs écosystèmes: forêts riveraines, pampas de Moxos et savanes de palmiers entrecoupées de marécages et d’îles de forêts humides. Notre itinéraire varie en fonction de la saison et du cours des fleuves. Au fil des jours nous nous enfonçons dans l’une des zones les plus difficiles d’accès de la planète. La forêt est de moins en moins touchée par l’activité humaine, le territoire est intact. 

Pourtant, cette nature n'est pas exempte d'activité humaine. Divers peuples indigènes vivent sur les rives du fleuves, et nous croisons parfois des pirogues en bois qui descendent les eaux tumultueuses du Mamoré avec une facilité étonnante. Mojeños, Yuracarés, Trinitarios... le Béni recense 18 peuples indigènes différents, soit la moitié de tous ceux de Bolivie. Nous pouvons leur rendre visite, apprendre d'eux leur façon de vivre dans cette nature si riche et souvent si hostile, partager un moment car nous sommes comme eux hôtes de la rivière pour un temps.

Nous descendons aussi pour nous promener dans la forêt, sentir les arômes puissants du copoazu ou du cacao, observer les empires des insectes, écouter le chant incessant de la faune sauvage. Les habitants de ces contrées ont toujours une histoire de jaguar ou de caïman noir à raconter... d'ailleurs nous pouvons aller débusquer les gros reptiles de nuit à la lampe frontale, en attendant de retrouver notre couchette douillette et protégée.

Nous parcourons la selva à la découverte de sa flore naturelle et faisons connaissance avec les plus grands arbres de la forêt comme le Mapajo, le Ochoa ou le Bibosi. Nous sommes en permanence à l’affut et suivons les traces des animaux qui vivent près de nous. Certains d’entre eux se laisseront voir, peut-être un tapir, un anaconda, ou même un jaguar ?

Les dauphins roses nous accompagnent, apparaissent régulièrement au détour d'un méandre, ils semblent joueurs comme leurs cousins des mers. Si nous partons pêcher nous devrons partager avec eux! Mais ils nous protègent également: là où nagent les dauphins roses on peut se baigner en sécurité disent les habitants de la région.

Les Yuracarés sont l'un des peuples indigènes d'Amazonie, sur les rives du Mamoré ils vivent essentiellement de la pêche et de la chasse, tout en pratiquant une agriculture de subsistance.

Nous grimpons dans une embarcation légère pour traverser le dédale de rivières secondaires qui sépare la communauté El Masi du fleuve Mamoré. Il n'est pas rare d'y voir un caïman surveiller du coin de l’œil les capybaras qui prennent le soleil sur les rives.

Nous sommes accueillis simplement par la communauté, sous un grand toit en chaume qui maintient un peu de fraîcheur. La communauté respire le calme, la nature est omniprésente. Ses habitants nous invitent à une partie de pêche, et nous voilà partis sur une étroite pirogue. Avec un peu de chance nous ramènerons un surubi ou un paiche, et pourrons découvrir les secrets de la gastronomie indigène. Avec quelques piranhas pour faire un bel effet dans l'assiette.

A courte distance de la communauté se trouve une colline que rien ne distingue à première vue. Pourtant nos hôtes indigènes savent qu'il s'agit d'une loma, une construction du mystérieux peuple des Moxos. Comment ont-ils pu construire dans cet environnement une colline artificielle de 200 mètres de long?

Équipés d'un programme de relevé archéologique, nous partons à la recherche des traces des Moxos. Chaque morceau de céramique, chaque trace de canal doit être relevé. Les découvertes s'enchaînent ces dernières années à un rythme effréné et notre petit apport sera consigné dans la base de données des archéologues. En réalisant ce travail nous prenons conscience de l'importance capitale de cette civilisation qui bouleverse la conception que l'on avait de l'Amazonie. Loin d'être une terre vierge, la plus grande forêt du globe abritait une civilisation capable de construire des villes de plusieurs milliers d'habitants et de dominer les inondations annuelles qui sévissent dans la région.

Nous touchons au but, après cette longue exploration du Mamoré, à la recherche des Moxos. Nous avons vu une loma, vécu avec les indigènes, appris à connaître le fleuve et les défis immenses qu’il propose. Nous avons gravi la loma, nous demandant comment de telles constructions étaient possibles.

L’archéologie mondiale s’émeut de ces découvertes, et chaque jour apporte ses réponses et ses nouvelles théories. Pour nous y retrouver nous avons besoin d’un spécialiste. Un archéologue spécialiste des Moxos viendra donc nous donner une partie des clés de ces cités oubliées.
Tels des disciples d’Indiana Jones (dont l’origine est bolivienne ne l’oublions pas) nous tentons de percer les mystères des Moxos, rêvant de pouvoir dire: “l’aventure ne fait que commencer…”

Vous prenez votre vol national Trinidad - Santa Cruz.

Nous partons pour le charmant village de Porongo, situé à seulement 25 kilomètres de la ville. Nous traversons la rivière Piraí, en suivant une route sinueuse qui nous plonge dans la beauté naturelle de la région.

Nous arpentons les rues pittoresques du village, et atteignons la petite église jésuite, qui se dresse élégamment au cœur de la place. Cette église est non seulement le centre spirituel, mais aussi le cœur de l'activité quotidienne des habitants de Porongo.

Nous goûtons au sonso et au pastel, délicieuses spécialités locales à base de manioc, pendant que nos sympathiques hôtes préparent un succulent asado, dans le style traditionnel de Santa Cruz. On ne rigole pas avec l'asado ici, ce n'est pas un simple barbecue mais toute une cérémonie, et les portions se doivent d'être gigantesques pour que le festin soit une réussite!

Votre chauffeur vient vous chercher à votre hôtel et vous amène à l’aéroport.

Inclus: transfert départ, guide francophone