La Réserve Naturelle de Zingaro, ou la côte sauvage sicilienne
L'empreinte humaine – commerces en tout genre, routes asphaltées, foules pressées… - vient parfois défigurer les plus jolies destinations naturelles. Souvent... mais pas toujours, comme le prouve la Réserve Naturelle de Zingaro qui a su préserver son authenticité et sa beauté brute.
Dans cette zone qui s'étend de Castellamare jusqu'à San Vito Lo Capo, c'est la partie centrale qui se révèle la plus intéressante, entre littoral rocheux et arrière-pays sauvage. Ici, impossible de longer la mer en voiture : l'intérêt écologique tout particulier de la côte du Zingaro a conduit les autorités à détourner le trajet de la route prévue, et à créer à la place la première réserve naturelle de Sicile. Il faut donc emprunter l'un des trois sentiers conçus pour respecter la faune et la flore, mais aussi les paysages.
Le sentier côtier longe les criques déchirées, les falaises et les bancs de sable blanc, et offre une vue imprenable sur les vagues d'abord turquoise, et virant à l'outremer au fur et à mesure que le regard s'élève vers l'horizon ; c'est aussi le chemin qui mène au Musée de la Civilisation Paysanne, et permet donc d'en savoir plus sur les générations de Siciliens qui ont vécu une existence rude, mais passionnante. Le sentier dit de « mezza costa », ou « mi-hauteur » ravit également les amateurs de beaux panoramas, avec ses ornières remplies d'orchidées sauvages et son passage par le village de bergers de Borgo Cusenza, Le sentier haut est le plus long, mais c'est celui qui donne le mieux à voir la flore spécifique : il se fraie un chemin au milieu des landes couvertes d'une végétation unique (genêts, ampelodesmes, lavande de mer...) et serpente sous les pinèdes, entre deux ravins et anfractuosités prisées par les oiseaux qui y font volontiers leur nid.