Agrigente, entre temples doriques et églises romanes
Pour beaucoup de voyageurs, Agrigente n'est qu'une bourgade vite traversée sur le chemin de la célèbre Vallée des temples. Mais s'il est vrai que le site antique est de toute beauté, il serait dommage de passer sans s'y arrêter à côté d'une ville ancienne et évocatrice, ayant vu naître le grand dramaturge Pirandello. Ne serait-ce que parce qu'on y trouve un musée archéologique de qualité, présentant le résultat des fouilles réalisées dans la région… Mais la jolie Cathédrale ainsi que les églises San Lorenzo et Santa Maria dei Greci méritent également le détour. Et après quelques heures passées à arpenter les précieux vestiges de la Vallée, un café à la terrasse de l'un des restaurants simples et authentiques d'Agrigente a tout d'une expérience savoureuse et délassante...
Pour explorer la Vallée des temples, il est préférable de partir tôt le matin, quand les températures sont encore relativement fraîches. Le parcours complet prend plusieurs heures. Cinq temples principaux se distinguent par leur ancienneté – on parle des plus vieux édifices de style dorique -, et leur état de conservation. Le temple de la Concorde est probablement le plus beau : son fronton triangulaire est resté posé sur les six colonnes de la façade et les différents espaces de recueillement se distinguent encore facilement. Le temple d'Héra a pour sa part été construit vers 450 avant J.-C., et il a été partiellement restauré, ce qui permet de se rendre compte de sa hauteur impressionnante. Le temple d'Hercule est le plus ancien, tandis que celui de Jupiter, majoritairement effondré, possède une particularité remarquable : ses « télamons », sortes de cariatides géants inspirés du mythe d'Atlas. Enfin, les ruines du temple de Castor et Pollux, également appelé temple des Dioscures, offre un spectacle mélancolique, ayant souffert des tremblements de terre qui ont affecté la région.
Au-delà des ruines gréco-romaines, la Vallée des temples permet aussi de revenir sur une époque aujourd'hui méconnue : celle de la redécouverte du passé antique de la Sicile. La Villa Aurea est en effet un lieu singulier, où a vécu Sir Alexander Hardcastle, l'un des pionniers de l'exploration archéologique de la zone. Et l'on trouve, non loin de ses jardins à l'agréable fraîcheur, une nécropole paléochrétienne qui achève de nous faire voyager dans le temps.