Sewell, la ville minière accrochée à la Cordillère des Andes
Petite ville minière isolée dans un recoin de la Cordillère des Andes à plus de 2000m d’altitude, Sewell offre un étonnant panorama : sur des pentes abruptes, impraticables pour les engins à roues, s’élèvent des baraquements miniers et des immeubles, épousant parfaitement le relief. Tous ces bâtiments sont construits en bois et peints dans des tons vifs – bleu, jaune, rouge et vert – sûrement pour égayer la vie des mineurs qui passaient tant d’heures dans les affres sombres des galeries. En effet, sous la ville se situe ce qui fut la plus grande mine de cuivre souterraine du monde mais elle n’est à ce jour plus exploitée. Abandonnée à partir des années 1970 il ne reste plus grand-chose des 15 000 habitants qui peuplaient Sewell à son apogée. La configuration particulière de la ville lui a valu les surnoms de Ciudad de las escaleras (« Ville des escaliers ») et de Ciudad derramada en el cerro (« Ville qui s’étend sur la colline ») et elle est aujourd’hui inscrite au Patrimoine Mondial de l’UNESCO.
C’est en 1905 que commença l’histoire de Sewell, fondé par un ingénieur américain, William Braden, pour héberger les mineurs. Les habitations sont construites autour de la gare centrale, dont les rails étroits servaient à transporter les chariots remplis de cuivre jusqu’à la ville de Rancagua. Au départ, les mineurs habitaient dans des baraquements collectifs, les colectivos en espagnol, mais bientôt des logements faits pour accueillir les familles des mineurs furent ajoutés. Des aires de jeu, des boutiques, des placettes arborées et même un cinéma suivirent. La mine fut la propriété de diverses compagnies américaines jusqu’à la nationalisation de l’industrie du cuivre en 1971.
A partir de là, la destruction des bâtiments commencèrent, avant que l’UNESCO n’intervienne pour sauvegarder ce patrimoine historique si particulier, siégeant dans les paysages austères et arides de la Cordillère des Andes. Plusieurs bâtiments firent restaurés, et l’un deux fut transformé en musée historique, pour raconter l’histoire de la ville, et plus largement l’histoire de l’exploitation de cuivre au Chili.